Informations sur l’œuvre

Catégorie

Peinture

Technique

Huile sur toile

Période

Début du 20ème siècle

Dimensions

158.8 cm x 54.6 cm

Signature

Non signée

Justificatif(s) d’authenticité

L’authenticité de cette œuvre a été confirmée par l’Association des Amis de Paul-César Helleu et elle est incluse au Catalogue Raisonné Digital de Paul-César Helleu sous la référence APCH HU3-1137.

État de conservation

Bon état de conservation

Encadrement

Oui

Localisation

Paris, France

Description

Paul-César Helleu (1859–1927)
Terme dans les jardins du château de Versailles
Huile sur toile, 158,8 × 54,6 cm (62.5 × 21.5 in)
Œuvre incluse au Catalogue Raisonné Digital de Paul-César Helleu, sous la référence APCH HU3-1137.

Cette grande huile sur toile, d’un format rare et spectaculaire, représente un terme féminin des jardins du château de Versailles, probablement situé dans le Petit Parc, parmi les bosquets que Paul-César Helleu affectionnait particulièrement.

Exécutée en plein air, selon la pratique d’Helleu qui installait son chevalet télescopique directement dans les allées royales, l’œuvre témoigne de son regard profondément moderne sur le paysage. Ici, la statue s’élève dans une verticalité quasi solennelle, entourée d’une végétation dense et vibrante, rendue par une palette de verts argentés et de bleus-gris parfaitement maîtrisés.

La touche large, libre, presque musicale, traduit la manière impressionniste d’Helleu lorsqu’il aborde Versailles : capturer non pas la précision sculpturale, mais la vibration lumineuse qui enveloppe le marbre. Le Terme semble émerger de la nature, comme absorbé puis révélé par elle – un effet que seuls les peintres impressionnistes les plus sensibles ont su rendre avec autant de subtilité.

L’atmosphère printanière, reconnaissable aux feuillages verts et à la lumière claire, confère à la scène une dimension poétique rare, très différente des vues automnales plus connues d’Helleu. Il s’agit d’un témoignage précieux du rapport intime que l’artiste entretenait avec Versailles, thème central de son œuvre peinte.

L'œuvre est présentée dans un magnifique cadre en bois argenté, parfaitement accordé à l’harmonie froide et élégante de la composition.

Contexte historique et artistique
À Versailles, Helleu trouve un terrain d’expérience unique : les statues, les bosquets, les parterres et les jeux de lumière deviennent pour lui un laboratoire pictural. Comme le souligne la littérature consacrée à ses vues du château, Helleu cherche moins à décrire le réel qu’à harmoniser les effets de lumière sur le marbre, l’eau et la végétation, créant ainsi des œuvres d’une élégance lumineuse incomparable.

L'année 2025 marque un tournant majeur dans la redécouverte institutionnelle de l’artiste :
Réouverture du Musée Bonnat-Helleu à Bayonne, qui abrite désormais la plus importante collection d’œuvres d’Helleu au monde suite au legs de sa fille Paulette Howard-Johnston à la ville de Bayonne.
Cette visibilité nouvelle génère un intérêt croissant pour les œuvres du peintre.

Un tableau majeur, rare par son format, sa provenance et son sujet
Par son ampleur, sa fraîcheur chromatique, son sujet versaillais et son historique prestigieux, cette huile sur toile constitue une œuvre de tout premier plan dans la production de Paul-César Helleu.

Les vues de statues de Versailles sont particulièrement recherchées et rarement disponibles sur le marché, en particulier dans ces formats imposants.

Provenance

- Collection Gaston Palewski (Gaston Palewski, 1901-1984)
Grand homme d’État français, proche collaborateur du général de Gaulle, ministre et ambassadeur, mais aussi collectionneur passionné. Son œil était particulièrement réputé pour la peinture française de la fin du XIXe et du début du XXe siècle. Les œuvres issues de sa collection sont considérées comme très qualitatives et recherchées.

- Vente Sotheby’s, Paris, 19 juin 2007, lot 214
Acquis lors de cette vente par un collectionneur américain

Bibliographie

Sotheby’s, Catalogue de vente, Paris, 19 juin 2007, p. 173, lot 214

Imaginez l’œuvre chez vous

L'artiste

Peintre
Dessinateur

Paul-César Helleu

Artiste célèbreArtiste célèbre
Peintre
Dessinateur
Né(e) en 1859
France

Biographie

Le nom de Paul-César Helleu évoque une époque, et tout particulièrement une société mondaine de la fin du XIXe siècle jusqu’aux dernières années précédant la Première Guerre Mondiale en Europe, que Marcel Proust a si admirablement décrite dans ses ouvrages.

La délicatesse, le goût et son talent pour très personnel de dessinateur ont largement contribué à l’extraordinaire succès de cet artiste. Sa célébrité repose sur la représentation virtuose de jolies femmes du grand milieu parisien, mais aussi de la société internationale dominée par l’élégance anglo-saxonne.

Aujourd’hui, l’histoire de la peinture le résume à des représentations qui limitent trop son talent à la mode d’un temps, sans tenir compte de toute une partie de sa production artistique vouée à la peinture de la nature, des paysages de mer en particulier, où le raffinement s’accorde aux accents sensibles d’un véritable artiste.

Helleu est né à Vannes en 1859. Au décès de son père, inspecteur des Douanes, il est envoyé à Paris au Lycée Chaptal. En 1876, il est admis à l’École des Beaux-Arts de Paris dans l’atelier de Jean-Léon Gérôme, mais ce sont surtout les peintres de plein air qui l'attirent. Il se lie d’amitié avec Whistler et Sargent, puis avec Monet qu’il rencontre chez Durand-Ruel lors de la seconde Exposition Impressionniste.

Pour survivre, Helleu travaille pour le céramiste Deck pour qui il exécute des décors de plats. C’est à cette occasion qu’il fait la connaissance de Giovanni Boldini avec lequel il partagera une très longue amitié.

Avec Jacques-Émile Blanche, il partage un goût passionné pour l’Angleterre depuis un voyage à Londres en 1885. Cette même année, il fait un essai de gravure avec une pointe de diamant offerte par James Tissot.

En 1884, Madame Guérin lui commande un portrait de sa fille Alice, alors âgée de 14 ans. Il en tombe éperdument amoureux et l’épouse deux ans plus tard. Le pastel, réalisé à cette occasion, ainsi que La Gare Saint-Lazare seront présentés au Salon de 1885.

En 1886, alors qu’il a déjà été remarqué dans plusieurs expositions, il refuse avec son ami Monet de participer à la VIIIe Exposition Impressionniste malgré les sollicitations de Degas. C’est sans doute la raison pour laquelle, il n’a jamais fait partie du mouvement des Impressionnistes, ni été reconnu comme tel. L’année suivante, Robert de Montesquiou lui achète un lot de six gravures. De cette rencontre naîtra une amitié profonde avec le collectionneur qui le mettra en relation avec sa cousine, la comtesse Greffuhle. Dès cet instant, l’artiste pénètre dans la société parisienne et devient le portraitiste à la mode.

En 1893, Helleu entame une série de vitraux de cathédrales et, dès l’année suivante, il change de thème et s’attarde sur le parc de Versailles.

En 1897, il exposera au Salon du Champ de Mars ses peintures de Versailles et ses marines.

L'artiste est un novateur qui s’attire l’admiration et la curiosité de ses contemporains. En 1889, à l’inverse du goût prononcé de l’époque pour les intérieurs sombres, il fait peindre en blanc les murs de son appartement du 68 Bld Pereire, puis ceux du 45 rue Émile Ménier.

Helleu est bientôt sollicité partout : il expose à Londres en 1895 où le catalogue de l’exposition, préfacé par Edmond de Goncourt, consacre sa notoriété. Il rencontre alors Marcel Proust qui lui est présenté par Montesquiou et débute avec lui une relation profonde qui inspirera à l’auteur le personnage du peintre Elstir dans A la Recherche du Temps Perdu. Helleu gravera le portrait de Marcel Proust sur son lit de mort.

Comme Elstir, Helleu est passionné par la mer. Au plaisir du yachtman, qui passe le plus clair de son temps sur de superbes bateaux - il en possèdera quatre - le peintre découvre de nouvelles sources d’inspiration aussi bien dans les toilettes des femmes que dans ses visions de l’eau et du ciel, tantôt voilées, tantôt bleuâtres.

Le style Helleu, qui caractérise l’élégance ou le raffinement et la grâce féminine, obtient un immense succès tant à Paris qu’à Londres ou à New York où il se rend partir de 1902. Il remporte un vif succès aux Etats-Unis avec ses portraits de femmes élégantes et, en 1912, il obtient la commande du plafond du Hall de la Gare Grand Central de New York, avec le thème des signes du zodiaque : il compose une voûte étoilée, traversée d’un zodiaque aux signes d’or et voie lactée argentée.

Helleu meurt en 1927, des suites d’une opération alors qu’il projetait avec Forain une grande exposition de ses peintures.

Les Amis de Paul-César Helleu, association fondée en 2001 par Paulette Howard-Johnston, fille de l'artiste, a pour mission la protection, la diffusion et le rayonnement de l'œuvre de Paul-César Helleu. En 2020, grâce à un travail collectif réalisé sur plusieurs générations les Amis de Paul-César ont publié le catalogue raisonné digital de l'artiste.

"Le gracieux Helleu peint d'une couleur inconnue entre le délice et le bleu." Stéphane Mallarmé

Autres œuvres de Paul-César Helleu

Voir toutes les œuvres de Paul-César Helleu