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5 choses à savoir sur Keith Haring

Keith Haring, né le 4 mai 1958, était un artiste et activiste qui faisait partie de la scène artistique alternative qui émerge à New York dans les années 1980. Doté d'une énergie innovatrice et d'une passion inébranlable pour la Culture Pop et des problèmes politiques, Haring a marqué l'histoire de l'art. Dans cet article, vous apprendrez 5 éléments importants sur Keith Haring.

Art Shortlist
par Ludwig Otte - 5 décembre 2019

1 - Il voulait rendre son art accessible à tous

En ouvrant son Pop Shop de Soho, il y vendait des posters, accessoires, T-shirts et magnets à petits prix. Cela a généré une polémique remettant en cause la valeur d’une œuvre d’art (alors que Warhol le soutenait). En effet, les critiques l’ont accusé de faire de la commercialisation grossière. Keith Haring s’en est défendu en répondant : « Je pourrais gagner plus d'argent si je peignais quelques trucs et augmentais le prix. Mon magasin est une extension de ce que je faisais dans les stations de métro, brisant les barrières entre l'art prestigieux et l’art modeste. ».

Cette argumentation était justifiée, car son travail commençait à prendre de la valeur et devenait de plus en plus cher sur le marché de l’art. Seuls les collectionneurs de grande envergure pouvaient se les procurer. Le Pop Shop rend son travail beaucoup plus accessible.


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2 - La sexualité a joué un rôle important lorsqu’il commença à produire

Dans les années 80, l’homosexualité était toujours un sujet tabou. En 1988, Haring étant ouvertement homosexuel et diagnostiqué positif pour le virus du SIDA. Dès lors, ses travaux sont engagés dans le but de faire prendre conscience de cette maladie mortelle. Avec comme par exemple l’œuvre Silence=Death où il y représente l’homosexualité et symboles du SIDA. (L’œuvre en question est sous forme de triangle rose avec des représentations de spermatozoïdes à cornes et des diables.) « Le plus dur, c'est de savoir qu'il y a tant d'autres choses à faire. » « Je suis un vrai bourreau de travail. J'ai tellement peur qu'un jour, je me réveillerai et je ne pourrai plus le faire. » - Keith Haring se confiant au magazine Rolling Stones en 1989. Il a succombé à des complications de santé liées au SIDA et meurt à l’âge de 31 ans en 1990.


3 - Ses œuvres délivraient des messages sur les problèmes sociaux et politiques

 

Haring est connu pour son art vibrant et coloré, dont une grande partie était en réponse aux problèmes politiques et sociaux de l'époque, non seulement aux États-Unis, mais, dans le monde entier, y compris l'apartheid, l'épidémie du SIDA et l'abus de drogues. Les sujets de représentation dans son art créent un fort contraste avec ses formes de dessins amusants. L’une de ses œuvres les plus reconnues Crack is Wack fait référence à l’épidémie de cette drogue qui fut un fléau à New York à cette époque-là. Au premier abord, on dirait qu’il s’agit d’un dessin innocent, mais on se rend bien compte que la représentation du sujet est sérieuse.

En 1986, Haring était invité à peindre sur le Mur de Berlin. Il y produit un mural symbolisant le rêve d’une unification entre Berlin Est et Berlin Ouest. Ce mural fut détruit lors de la chute du mur en 1989, mais cette anecdote montre à quel point Haring était politiquement engagé.


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4 - Il travaillait souvent avec et pour les enfants

Même si le travail de l’artiste était politiquement engagé et abordait des sujets non appropriés pour des enfants, Haring adorait travailler avec les enfants. Il était inspiré par leur sens de l’humour et leur innocence infantile.

De plus, il collaborait avec des associations pour soutenir les jeunes en difficultés de santé. Il produisait beaucoup de muraux pour amuser les enfants qui croisaient ses productions.

L’artiste a travaillé dans plus de 300 écoles pour peindre plusieurs structures architecturales. Par exemple, à Paris, il a réalisé une œuvre murale pour l’hôpital Necker, destiné aux enfants.


5 - Il se faisait fréquemment arrêter par la police

En effet, Keith Haring est connu pour ses débuts, où il produisait sur des affiches de métro rien qu’avec une craie blanche. Bien que les citoyens étaient généralement favorables pour les dessins de Haring dans le métro, la police de New York l'a verbalisé et arrêté à plusieurs reprises pour vandalisme. Et bien qu'il ait dessiné rapidement pour éviter d'être arrêté, il a quand même été pris sur le fait par la NYPD.

« Plus d'une fois, j'ai été emmené dans une station menottée par un flic qui a réalisé, à sa grande consternation, que les autres flics du commissariat sont mes fans et étaient impatients de me rencontrer et me serrer la main ». En 1984, les œuvres de Haring étaient si populaires que les gens volaient ses dessins à la craie dans les stations de métro et les revendaient par la suite.

Keith Haring a côtoyé Jean-Michel Basquiat qui laisse derrière lui un héritage d’œuvres où son âme est omniprésente. Tout deux sont décédés prématurément, et ce à notre plus grand regret...