Le peintre américain Edward Hopper (1882-1967) a livré un précieux témoignage de l’American Way of Life au XXe siècle. Il est l’un des piliers du réalisme américain, sa peinture exprime une certaine nostalgie dans une Amérique changeante où la nature s’oppose à un monde de plus en plus moderne et industrialisé.
Découvrons ensemble 10 choses importantes à savoir sur Edward Hopper.
1 - Il a passé l’essentiel de sa vie à New York
Edward Hopper est né le 22 juillet 1882 à Nyack dans l'État de New York. Edward Hopper passe la majorité de sa vie à New York.
Edward Hopper à New York en 1937, photo de Harris & Ewing
Il suit une formation au métier d’illustrateur au sein de la New York School of Illustrating. En 1900, il poursuit ses études à la New York School of Art.
Après sa formation, Hopper sillonne l’Europe pendant quelques années et choisit d’installer son atelier d'artiste à New York en 1908.
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2 - Il aimait profondément la France
Entre 1906 et 1910, le peintre américain effectue trois séjours à Paris. Il en profite également pour parcourir l’Europe et s'imprégner des œuvres des grands maîtres présentes dans les collections des musées européens.
Le Pont des Arts, Edward Hopper, 1907, Whitney Museum of Art, New York
À Paris, il fait la rencontre d’autres artistes américains et commence à s’intéresser à la photographie aux côtés d’Eugène Atget.
Il tombe sous le charme de la culture française et restera francophile jusqu’à son dernier souffle.
À son retour en Amérique, il continue d’écrire en français et de lire des livres écrits dans la langue de Molière.
3 - Il a vendu sa première œuvre à 31 ans
Au départ, Edward Hopper exerce le métier d'illustrateur dans la publicité, une profession qu’il ne porte pas dans son cœur mais qui lui permet de vivre.
Sailing, Edward Hopper, 1911, Carnegie Institute Museum of Art, Pittsburgh
À ce moment de sa vie, il peint principalement l’été et participe à quelques expositions collectives entre 1908 et 1912.
En 1913, âgé de 31 ans il vend sa première œuvre Sailing et s’installe dans un atelier sur Washington Square.
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4 - Jo Hopper, sa femme, était très talentueuse mais elle est tombée dans l’oubli
En 1924, Edward Hopper se marie avec Josephine Verstille Nivison qu’il appelait "Jo".
Elle qui été aussi peintre a joué un rôle important dans la réussite artistique de son mari et ce malgré leur relation tumultueuse.
Paysage, Josephine Hopper
Aujourd’hui, les musées et le marché de l’art sont loin de saluer les œuvres de Jo Hopper qui ont d’ailleurs presque toutes disparues.
Une grande injustice au regard de la qualité de sa peinture, mais Jo Hopper semblait y être préparée : "Bien sûr. S’il ne peut y avoir de place que pour l’un d’entre nous, ce sera indubitablement pour lui."
5 - Dans les années 1930, les grands musées américains le consacrent
En 1925, Edward Hopper achève sa célèbre huile sur toile intitulée Maison au bord de la voie ferrée (en anglais : House by the Railroad).
En 1930, le Museum of Modern Art achète ce tableau qui est souvent considéré comme son meilleur tableau.
Maison au bord de la voie ferrée, Edward Hopper, 1925, MoMA, New York
En suivant, c’est le Whitney Museum of American Art qui fait l'acquisition d'un tableau de 1930 intitulé Tôt un dimanche matin (en anglais : Early Sunday Morning).
En 1933, le MoMa de New York organise la première rétrospective sur l’œuvre d'Edward Hopper.
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6 - Il a fait l’acquisition d’une propriété au Cape Cod
En 1933, le couple Hopper achète un terrain au Cape Cod dans le Massachusetts.
Cape Cod Morning, Edward Hopper, 1950, oil on canvas, Smithsonian American Art
Les époux font construire une maison et y installent un atelier. De très belles œuvres seront peintes dans ce lieu.
7 - Edward Hopper était fasciné par les paysages américains
Le peintre new yorkais accordait une attention particulière à la représentation de paysages ruraux situés principalement au nord-est des États-Unis.
Il peignait des paysages, des phares ou des stations services situés dans des zones reculées.
Gas, Edward Hopper, 1940, MoMA, New York
Les paysages de Hopper sont désertés par les hommes et souvent traversés par une route ou une voie ferrée.
Ces séparations évoquent les idées du temps qui passe, du voyage et marquent une séparation entre la nature et la civilisation.
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8 - Mais aussi par les zones urbaines et l’architecture
Depuis son passage à Paris, Hopper dessinait des croquis de bâtiments.
Dans ses toiles, les bâtiments peuvent même être les sujets principaux traités à différents moments de la journée, un clin d'œil à l’héritage impressionniste.
Le restaurant à New York, Edward Hopper, 1922, Muskegon Museum of Art
Dans ses paysages urbains, Hopper nous montre des lieux de passage, de travail, de loisir et de rencontre. Il témoigne d’une Amérique moderne et d’une économie de service florissante.
9 - Edward Hopper, peintre de la solitude et de la mélancolie
Ses œuvres sont le reflet de la vie quotidienne des Américains. Avec son fameux Nighthawks (1942), Hopper montre des clients esseulés assis au comptoir, la lumière des néons contraste avec le reste du tableau qui est plongé dans la pénombre.
Nighthawks, Edward Hopper, 1942, Art Institute of Chicago
Le peintre nous montre la solitude à laquelle les habitants des grandes villes américaines sont confrontés.
La peinture de Hopper est chargée de mélancolie, les personnages semblent silencieux et leurs visages ne transmettent aucune émotion, peut-être une conséquence de sa surdité partielle ?
10 - Alfred Hitchcock s’est inspiré de l'art d'Edward Hopper
Pour le film Psychose (1960), le cinéaste a utilisé le tableau Maison au de la voie ferrée (1925). Ce tableau lui a servi de modèle pour la maison de son film.
Alfred Hitchcock devant la maison du film Psychose
De grands réalisateurs ont également rendu hommage à la peinture de Hopper : George Stevens, Tim Burton, Alan Rudolph, Peter Greenaway, Warren Beatty, les frères Coen, Woody Allen, Dario Argento...