Peintre, sculptrice et plasticienne, l’artiste française Louise Bourgeois (1911-2010) a incontestablement marqué l’art au XXe siècle. Découvrons ensemble 8 choses à savoir sur ce monument de l’art contemporain.
1 - Elle a vu le jour au sein d’une famille de restaurateurs de tapisseries anciennes
Née à Paris le 25 décembre 1911, Louise Bourgeois se familiarise dès son plus jeune âge avec la pratique de l’art lorsqu’elle aide ses deux parents dans leur atelier de tapisserie.
Après l’obtention de son baccalauréat, elle suit des études de mathématiques à la Sorbonne avant de s’inscrire à l’École des Beaux-Arts de Paris en 1933.
Dans les années 1930, elle fréquente les ateliers et les salons parisiens, elle rencontre notamment Fernand Léger et André Lhote. En 1936, elle poursuit sa formation artistique à l’École du Louvre.
2 - Elle s’est mariée avec un historien d’art
En 1938, Louise Bourgeois épouse l’historien d’art américain Robert Goldwater et s’installe avec lui aux États-Unis, plus précisément à New York.
Louise Bourgeois dans son atelier à New York en 1946
Après plusieurs tentatives pour intégrer le cercle très fermé des surréalistes parisiens, Louise Bourgeois noue des liens avec des personnalités importantes du monde de l'art : Joan Miró, Yves Tanguy, Marcel Duchamp, Le Corbusier et avec Ruthven Todd.
3 - Sa carrière d’artiste a commencé à prendre de l’ampleur à New York dans les années 1940
Au départ, elle produisait des œuvres bien différentes de ce qui se faisait après guerre. Ses créations artistiques évoquaient des sujets variés comme le corps, le sexe, l’enfance, les peurs et la mémoire d’une amérique puritaine.
Série Ensemble de Femme-maisons, Louise Bourgeois, 1945-1947
Une grande partie de son existence, Louise Bourgeois a évolué en marge de la scène artistique internationale, elle n’a d’ailleurs présenté que très peu d’expositions avant les années 1970.
4 - Son art était intime
Les créations artistiques de Louise Bourgeois se focalisent sur ses émotions, son anxiété et ses douloureux souvenirs d’enfance.
Louise Bourgeois avec l’œuvre To fall on deaf ears en 1991
Ces éléments étaient donc essentiels pour la réalisation de ses œuvres d’art. Louise Bourgeois disait même "L’art est une garantie de santé mentale.".
5 - Ses araignées iconiques rendent hommage à la figure maternelle
La célèbre araignée de Louise Bourgeois qui déploie ses immenses pattes devant les plus grands musées du monde se nomme Maman.
Maman (1999) de Louise Bourgeois en face du musée Guggenheim à Bilbao
On peut notamment contempler des versions de cette sculpture devant le musée Guggenheim de Bilbao, devant le musée d’art Mori de Tokyo, devant le musée de l’Ermitage de Saint-Pétersbourg, devant la Tate Modern de Londres, devant le Kunsthalle de Hambourg et devant le musée des Beaux-arts du Canada à Ottawa.
Avec cette œuvre devenue emblématique, Louise Bourgeois rend hommage à sa mère qu’elle a perdu très tôt, elle n’avait que 18 ans. Selon elle, l’araignée est une créature bénéfique, protectrice et intelligente. Elle a réussi à donner une image positive à un insecte qui habituellement effraie et a une connotation plutôt négative.
6 - À contrario, Louise Bourgeois a cherché à désacraliser la figure du paternelle
Contrairement à l'amour qu’elle éprouvait pour sa mère, Louise Bourgeois a totalement rejeté son père, connu pour être un coureur de jupons.
"Puisque j’ai été démolie par mon père, pourquoi est-ce que je ne le démolirais pas ?"
Destruction of the Father, Louise Bourgeois, 1974
Avec l’œuvre Destruction of the Father (La destruction du père), elle a anéanti la figure du père dans cette cave sombre recouverte de phallus et de mamelles, dans ce qui pourrait ressembler à un festin cannibale.
7 - Une icône du féminisme malgré elle
Dans les années 1970, Louise Bourgeois a officiellement soutenu de jeunes artistes femmes et elle a même participé à des expositions militantes organisées pour les membres du MLF (Mouvement de Libération des Femmes).
Femme Maison, Louise Bourgeois, 1994
Aujourd’hui, Louise Bourgeois est régulièrement associée à toutes sortes de mouvements féministes, souvent malgré elle, elle inspire beaucoup les nouvelles générations d’artistes féministes pour le meilleur et parfois pour le pire.
Toutefois, de son vivant, la plasticienne ne s’est jamais revendiquée comme appartenant au mouvement féministe, trouvant même la cause infondée : "Je suis une femme, je n’ai donc pas besoin d’être féministe…".
8 - Le MoMA lui a consacré une rétrospective dans les années 1980
En 1982, Louise Bourgeois a été mise à l’honneur au Museum of Modern Art.
Louise Bourgeois est décédée le 31 mai 2010 à New York, elle était âgée de 98 ans. Depuis son décès, sa cote ne cesse de prendre de l'ampleur et ses œuvres battent régulièrement des records en ventes publiques.