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5 choses à savoir sur les Macchiaioli

Le mouvement pictural italien des Macchiaioli a connu ses heures de gloire entre 1855 et 1870. Le mouvement des Macchiaioli a lancé la peinture moderne en Italie en regroupant des peintres venant de tout le pays. Nous vous proposons cinq éléments pour mieux connaître ce mouvement artistique méconnu en France.

Art Shortlist
par Thibault de Watrigant - 23 avril 2020

Sommaire

  • Les Macchiaioli : un mouvement artistique engagé qui naît vers 1855 à Florence
  • Le premier mouvement moderne de la peinture transalpine
  • Les Macchiaioli entretenaient des liens étroits avec la France 
  • Diego Martelli, l’âme et le mécène des Macchiaioli 
  • Le groupe se disperse au cours des années 1870
  • En bonus : une liste complète des artistes Macchiaioli


Les Macchiaioli : un mouvement artistique engagé qui naît vers 1855 à Florence

La Rotonde des Bains Palmieri, Giovanni Fattori, 1866

L’Italie à cette époque tentait de parvenir à l’unité de la nation. Pour cela, le pays avait pour objectif de se forger une véritable identité nationale. Dans ce contexte social inédit, les Macchiaioli portaient des revendications identitaires en utilisant la peinture. Finalement, l’Italie a réussi son unification en 1861. Le mouvement a participé à sa manière au renouveau italien en art en sortant de l’académisme convenu à l’époque. L’art Macchiaioli est donc plus qu’un mouvement artistique, il est un idéal de vie trouvant ses inspirations dans la nature et dans les moments simples de la vie quotidienne.


Le premier mouvement moderne de la peinture transalpine

Le Chant de l’étourneau, Silvestro Lega, 1867

En Italie, les spécialistes considèrent que le mouvement des Macchiaioli a précédé celui des impressionnistes en France. Les artistes du mouvement ont eu une volonté forte de moderniser le travail de la lumière dans leurs toiles et ce quels que soient les sujets abordés. En effet, les peintres Macchiaioli se concentraient principalement sur les jeux d’ombres et de lumières, ainsi que les contrastes de matière picturale.

Autre invention majeure du mouvement italien, la technique de la « Macchia » : une peinture par petites touches ou par petites taches. Le mot italien « Macchia » signifie « tache » en français.

Par ces techniques novatrices, ces artistes italiens peignaient la campagne comme un havre de paix à la différence des impressionnistes qui portaient une attention plus particulière aux mutations liées à l’industrialisation et l’exode rural.


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Les Macchiaioli entretenaient des liens étroits avec la France

Les Macchiaioli au Café Michelangiolo à Florence

L’année 1855 est marquée par l’Exposition Universelle de Paris, certains artistes du mouvement sont alors de passage dans la Ville Lumière pour découvrir les peintures de Gustave Courbet, Camille Corot, Camille Pissarro et bien d’autres…

Ce voyage de 1855 a fortement inspiré et influencé les peintres italiens du mouvement Macchiaioli. Les échanges entre artistes français et italiens à cette époque étaient très réguliers. Entre 1856 et 1860, Edgar Degas s'est rendu à Florence à plusieurs reprises. Degas s'intéressait de près aux Macchiaioli, notamment pour la modernité de leur vision de la peinture.

Le mouvement Macchiaioli s'est structuré grâce à un critique d'art lié à la France : Diego Martelli. À partir de 1866, les peintres du mouvement italien se réunissaient à Florence dans le Café Michelangiolo. Comme les artistes français à cette époque, les Macchiaioli avaient besoin d'un lieu convivial pour échanger, tous les sujets pouvaient être abordés dans ce café florentin.


Diego Martelli, l’âme et le mécène des Macchiaioli

Diego Martelli, Federico Zandomeneghi, 1879

Diego Martelli est le théoricien et mécène du mouvement Macchiaioli. Cette homme a hébergé de nombreux peintres du mouvement dans sa propriété de Castiglioncello. Castiglioncello est un hameau situé sur la commune de Rosignano Marittimo, une ville de bord de mer en Toscane. Depuis Castiglioncello, Diego Martelli finance et aide les artistes à se faire reconnaître, sa demeure est même le théâtre de ce que l’on appelle : « l’école de Castiglioncello ». En effet, de nombreuses toiles ont été réalisées au sein de sa villa italienne, principalement des paysages et des scènes de la vie quotidienne.

À partir de 1862, Diego Martelli réalise plusieurs voyages en France. Il fait la rencontre d'importantes personnalités comme Émile Zola, Edgar Degas ou Édouard Manet. Plus tard, il sera le premier à faire connaître les Impressionnistes en Italie. Diego Martelli était donc un homme de culture, un visionnaire. Son ouverture d’esprit et le soutien qu’il a eu pour ses artistes a permis de les mettre en lumière. Il a donc été un des hommes les plus influents en faveur de la modernisation de la peinture italienne à la fin du 19ème siècle.


Le groupe se disperse au cours des années 1870

Ma Terrasse, Odoardo Borrani, 1865

Avec la mort de Giuseppe Abbati en 1868 et de Raffaello Sernessi en 1866, les principaux artistes du mouvement Macchiaioli commencent à prendre des trajectoires plus personnelles. Certains artistes s’exportent et voyagent ce qui empêche de réunir les réunions de groupe, néanmoins, le mouvement est perpétué par les écrits de l’infatigable Diego Martelli, mais cela ne suffit pas à le faire perdurer.

Giovanni Fattori et Silvestro Lega restent tout deux en Italie et s’orientent vers un style naturaliste que l’on nomme « Verismo ». De leur côté, Giovanni Fattori, Silvestro Lega et Telemaco Signorini produisent des œuvres traitant des problèmes sociaux italiens et oublient leur idéalisme initial.  

Dans les années 1880, des peintres italiens reprennent les principes du mouvement Macchiaioli en faisant la jonction avec l’Impressionnisme. Le peintre Alfredo Müller et Plinio Nomellini font partie de ces artistes que l’on peut qualifier de Postmacchiaioli.


Liste complète des artistes Macchiaioli :

  • Giusseppe Abbati : peintre né à Naples en 1836 et mort à Florence en 1868
  • Vito d’Ancona : peintre né à Pesaro en 1825 et mort à Florence en 1884
  • Cristiano Banti : peintre né à Pise en 1824 et mort à Florence en 1904
  • Odoardo Borrani : peintre né à Pise en 1833 et mort à Florence en 1905
  • Stefano Bruzzi : peintre né à Gropparello en 1835 et mort à Plaisance en 1911
  • Vicenzo Cabianca : peintre né à Vérone en 1827 et mort à Rome en 1902
  • Adriano Cecioni : sculpteur, dessinateur et écrivain né à Florence en 1836 et mort dans la même ville en 1886
  • Giovanni Costa : peintre né à Rome en 1826 et mort à Marina di Pisa en 1903
  • Giovanni Fattori : peintre et dessinateur né en 1825 à Livourne et mort à Florence en 1908
  • Francesco Gioli : peintre né à San Frediano a Settimo en 1846 et mort à Florence en 1922
  • Luigi Gioli : peintre né à San Frediani a Settimo en 1854 et mort à Florence en 1947
  • Silvestro Lega : peintre né à Modigliana en 1826 et mort à Florence en 1895
  • Giuseppe de Nittis : peintre et graveur né à Barletta en 1846 et mort à Saint-Germain-en-Laye en 1884
  • Raffaello Sernesi : peintre né à Florence en 1838 et mort à Bolzano en 1866
  • Telemaco Signorini : peintre né à Florence en 1835 et mort dans la même ville en 1901
  • Serafino de Tivoli : peintre né à Livourne en 1826 et mort à Florence en 1892
  • Federico Zandomeneghi : peintre né à Venise en 1841 et mort à Paris en 1917


En France, la dernière exposition sur ce mouvement artistique a eu lieu au Musée de l’Orangerie du 10 avril au 22 juillet 2013. Cette exposition traitait du sujet : Les Macchiaioli 1850-1874. Des impressionnistes italiens ?

Pour aller plus loin, nous vous proposons de découvrir en vidéo les œuvres exposées lors de cette exposition dans une conférence en italien.