"Les gens ont deux facettes : celle que l'on veut que tout le monde voie et celle que l'on préfère garder pour soi. Paul Insect s'interroge sur l'identité, à la fois sur ce que nous sommes et sur ce que nous choisissons d'être. Ses œuvres mixtes mêlent le portrait et l'abstraction avec de la peinture, de l'impression, du collage et de la sculpture. Les personnages portent des masques semblables à des cagoules, entourés de coups de pinceau énergiques et de formes graphiques audacieuses. Les compositions évoquent Dada et le Pop Art, et font clairement référence aux racines d'Insect en tant qu'artiste graffiti. Mais derrière la façade amusante et ludique se cache un sentiment plus pernicieux - les personnes sont piégées à l'intérieur de la toile, remettant en question les thèmes de la liberté individuelle. Dans son travail, Insect critique l'identité numérique. À l'instar d'un flux Instagram, les personnages regardent directement le spectateur - leur sentiment de soi étant lié à l'approbation des autres. De plus, les masques qu'ils portent révèlent et cachent à la fois leurs visages, tout comme nous choisissons ce que nous partageons et cachons en ligne. Cela se reflète dans le choix d'Insect de garder son visage et son identité personnelle secrets. Il mélange ainsi nos identités projetées et nos identités vécues, suggérant qu'il est de plus en plus difficile de les séparer."

Les collages lumineux et multitexturés de Paul Insect présentent des portraits recadrés, des champs de couleurs à motifs, des points de benday et des éléments décoratifs tels que la poussière de diamant et les paillettes. L'artiste né et basé au Royaume-Uni, qui préfère garder l'anonymat, s'est d'abord fait connaître en tant que membre du collectif d'artistes "insect", actif entre 1996 et 2005. Insect a ensuite connu un grand succès en 2007, lorsque Damien Hirst aurait acheté l'intégralité de l'exposition personnelle de l'artiste avant même qu'elle n'ouvre ses portes à la Lazarides Gallery de Londres. Hirst n'est pas le seul à l'apprécier : Insect a exposé dans de nombreuses galeries à New York et à Londres, et ses œuvres ont été incluses dans l'exposition pop-up "Dismaland" de Banksy en 2015 et dans l'enquête itinérante sur l'art de la rue "Beyond the Streets" de Roger Gastman en 2018.