Vous souhaitez faire l’acquisition d’une lithographie ou plutôt en vendre une, cependant, les mentions qui y figurent ne vous sont pas familières ? Que signifie "E.A.", "H.C.", "BAT" ou même une numérotation ? Quel est le rôle de la signature sur une lithographie ?

Dans cet article, nous vous expliquons ce qu’il faut savoir sur les justifications d’une lithographie afin de mieux cerner les spécificités de cette technique artistique et évaluer au mieux la valeur d’une épreuve lithographique.

Art Shortlist
par Art Shortlist - 13 décembre 2021

Définition de la lithographie

Presse lithographique

Avant toute chose, voici une définition simple de la lithographie : technique d’impression qui consiste à créer ou à reproduire en un nombre d’exemplaires défini un tracé exécuté au crayon gras ou à l’encre sur une pierre calcaire.


La justification en lithographie

La justification fait référence à tout élément se trouvant en dehors de l’image, plus précisément, sur les marges et/ou au dos de l’œuvre. En fait, la justification n’est ni le papier utilisé ni l’image reproduite sur la feuille.

De manière générale, une justification est apposée au crayon. Elle confère une valeur à l’œuvre car elle montre le degré d’implication de l’artiste dans le processus de création. La justification est donc importante car elle permet de situer l’œuvre dans la production de l’artiste.


La justification par une numérotation

La numérotation se trouve généralement en bas à gauche de l’œuvre, mais il est tout à fait possible de la trouver en bas à droite ou même au dos…

Voici un exemple concret de numérotation avec cette lithographie d'André Lanskoy :

Blue composition, André Lanskoy, 1965, signée et numérotée 141/150

La numérotation est généralement indiquée en chiffre arabe (exemple : 12/20), mais elle peut aussi apparaître en chiffres romains (exemple : XII/XX). Ici la numérotation correspond au 12ème exemplaire sur 20.


La justification par des états

Lorsque la numérotation est remplacée par des lettres, il s’agit d’un état.

Pour réaliser des lithographies, une ou plusieurs pierres servent pour le nombre de tirages voulus. Si l’artiste est satisfait du premier exemplaire tiré alors ce dernier est annoté "BAT" (Bon à tirer).

Exemple d'un bon à tirer d'une lithographie de Bernard Buffet

En plus du nombre prévu de tirages numérotés qui sortiront de la presse, l’artiste, l’éditeur et l’imprimeur se réservent généralement quelques tirages. Ces œuvres ne doivent pas représenter plus de 10 % du total des tirages.

Lorsque les tirages sont réservés, l’artiste mentionne "E.A." (épreuve d’artiste) ou "H.C." (hors commerce). Dans certains cas, l'imprimeur peut également mentionner "épreuve de l'atelier".


La signature d’une lithographie

Parmi, les justifications incontournables en lithographie il y a la signature. La signature d’une lithographie est capitale, en effet, elle justifie que l’artiste est bien l’auteur de l’œuvre et elle prouve à quel point il a été impliqué dans sa conception.

La signature peut prendre plusieurs formes sur une lithographie :

  • La signature habituelle de l’artiste, généralement son nom complet.
  • Un monogramme : ses initiales, une lettre ou un symbole.
  • Un tampon de la signature : ce tampon peut être apposé par une institution ou toute autre personne. Généralement, on l’utilise lorsque l’artiste ne veut pas signer ou ne peut pas signer, par exemple après sa mort. On appelle cela un "cachet de la succession".
  • Une signature dans la pierre : l’artiste a directement signé sur la pierre lithographique. Avec les signatures dans la pierre, on retrouve parfois deux signatures sur une seule et même œuvre : une issue de la pierre et l’autre apposée au crayon après impression par l’artiste.
  • Un Inkan : ces symboles sont utilisés par les artistes japonais. En fait, l'Inkan est une sorte de cachet d’artisan.


Bon à savoir sur les tirages

Une fois que le nombre de tirages voulu a été reproduit, l’artiste et son imprimeur font traiter les pierres, elles sont polies pour que le dessin disparaisse et que de nouveaux tirages ne puissent pas voir le jour. Par la suite, la pierre polie peut resservir pour la création d’autres lithographies.

Contrairement aux tirages en bronze, il n’y a aucune limite légale au nombre d’exemplaires d’une lithographie. Néanmoins, on considère que le tirage moyen est de 100 exemplaires.


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