Nous avons décidé de vous faire découvrir un chef-d’œuvre peu connu en Europe intitulé le "Printemps" peint en 1894 par Lawrence Alma-Tadema (1836-1912). On pose notre loupe sur cette huile sur toile exposée au Getty Museum de Los Angeles. Vous verrez qu’elle a quelques secrets bien gardés à vous dévoiler.

Art Shortlist
par Art Shortlist - 26 mars 2020

Le Printemps, Lawrence Alma-Tadema, 1894, huile sur toile, 178 x 80 cm, The J. Paul Getty Museum Los Angeles


Qui est Lawrence Alma-Tadema ?

Artiste sûr de son talent dès sa tendre enfance, il se permet de numéroter ses œuvres avec la mention « Op » (pour Opus). Lawrence Alma-Tadema (1836-1912) continuera d’apposer ce type de mentions jusqu’à la fin de sa longue carrière. Né aux Pays-Bas en 1836, il a su s’imposer dans de nombreux pays : la France, les États-unis, l’Australie ou encore l’Angleterre.

À l’occasion d’un voyage de noces en Italie en 1863 avec sa femme, une française, l’artiste va bouleverser l’identité esthétique de sa peinture. Il prendra de multiples photos d'églises romanes italiennes et des ruines de Pompéi. Ces clichés lui donneront des sources d’inspiration nouvelles pour ses futures compositions picturales. En 1869, l’artiste perd sa femme d’une maladie foudroyante. L’année suivante, il quitte la France pour l’Angleterre, suite à l’invasion de la Prusse.

L’Empire Britannique va chambouler sa carrière. Il deviendra britannique au bout de trois ans et intégrera l’Académie Royale en 1876. L’artiste connaîtra un succès extraordinaire de son vivant, puisqu’il ira même jusqu’à être anobli par la Reine Victoria en 1899. Voilà donc un peintre sans complexe, qui a su s’intégrer et être reconnu dans un pays qui n’était pas le sien à l'origine.


À lire aussi : Les 3 écoles qui ont façonné la nature morte au 17ème siècle


Le Printemps, un monde onirique

Lorsqu’il peint ce tableau, Lawrence Alma-Tadema est au sommet de son art. Il s’éloigne du monde réel pour faire naître un espace composé de couleurs chatoyantes. Pour ce type de réalisations, l’artiste a été la cible de bon nombre de critiques, la plupart de celles-ci considéraient qu’il n’était pas assez spirituel et que son œuvre était vide de sens. 

Le sujet représenté est une procession de jeunes filles ornées de fleurs descendant d’un escalier de marbre. Le rendu des textures et des proportions semble parfait. Le peintre fût même qualifié de « peintre du marbre » par un journal satirique prénommée « Punch », tant la finesse de cet élément est difficilement égalable.

La perceptive utilisée par l’artiste est volontairement démesurée pour aspirer le spectateur dans un monde qui paraît irréel. Ce tableau a un lien assez frappant avec la tradition britannique du « May Day », qui consistait à envoyer de jeunes femmes cueillir des fleurs chaque premier mai. Avec cette œuvre, l’artiste idéalise donc une coutume de l’Empire britannique. Lawrence Alma-Tadema évoque donc le printemps avec une touche patriotique et une bonne dose de naïveté. Outre le fait que Lawrence Alma-Tadema fût apprécié par la Cour Britannique, son influence s’est élargie jusqu’à inspirer le grand réalisateur et producteur hollywoodien Cecil B. DeMille. Connu notamment pour le film "les 10 commandements" sorti en 1956.

Si vous souhaitez découvrir d’autres œuvres de l’artiste, je vous recommande de vous rendre sur le site : alma-tadema.org, ce dernier recense la quasi-totalité des œuvres de l’artiste.