Le célèbre street-artiste britannique a choisi les rues de Marseille pour dévoiler sa dernière œuvre.

Entre émerveillement, détournement absurde et restauration express, retour sur une création aussi discrète que percutante.

Art Shortlist
par Art Shortlist - 2 juin 2025

Une apparition furtive sur les murs marseillais

Le 30 mai 2025, Marseille se réveille avec une surprise de taille : sur la façade discrète d’un tunnel de la rue Félix Frégier, tout près de la plage des Catalans, un pochoir signé Banksy attire soudain tous les regards.

Le street-artiste le plus célèbre et mystérieux du monde y a laissé un phare sombre d’où jaillit une lumière blanche. Une phrase l’accompagne, sobre et énigmatique : « I want to be what you saw in me » (Je veux être ce que tu as vu en moi).

Source : @banksy

L’œuvre est rapidement relayée sur les réseaux sociaux, notamment via le compte Instagram officiel de Banksy, où elle est publiée sans légende, fidèle à son style.


Un phare comme métaphore urbaine

L’œuvre interpelle autant par son emplacement que par sa symbolique. Le phare, figure tutélaire des ports, devient ici le point de convergence entre l’urbain brut et la lumière intérieure.

Certains y voient une métaphore de la ville de Marseille elle-même : rugueuse, complexe mais éminemment lumineuse et pleine d’humanité.

Source : @banksy

D’autres y lisent une réflexion personnelle, presque intime, sur le regard de l’autre, l’identité et la projection émotionnelle. Comme souvent chez Banksy, le message reste ouvert, propice à de multiples lectures.


Un détournement absurde, vite effacé

Quelques heures à peine après sa découverte, l’œuvre est la cible d’un geste de vandalisme : deux formes peintes en violet, représentant de manière grossière une paire de testicules, viennent parasiter l’image initiale. Un détournement absurde, gratuit, qui illustre tristement la fragilité du street-art dans l’espace public.

Heureusement, une artiste locale est intervenue rapidement pour nettoyer la fresque et lui redonner toute sa lisibilité. La version d’origine est à nouveau visible dès le lendemain, sans altération notable.


Marseille, nouveau port d’attache du street-art ?

Ce geste artistique de Banksy vient souligner le rôle croissant de Marseille sur la scène du street-art mondial. Déjà reconnue pour ses fresques monumentales, ses galeries alternatives et une scène artistique vivace, la ville confirme son attractivité auprès des plus grands noms.

L’intervention, bien que brève et non annoncée, s’inscrit dans une logique de récit visuel profondément liée à l’environnement urbain. Elle ajoute un chapitre inédit à l’histoire du street-art marseillais, en y introduisant la patte d’un artiste aussi engagé que discret.


Un message subtil dans l'ombre d’un lampadaire

L'œuvre se distingue par un détail particulièrement marquant : la lumière du phare semble prolonger l’ombre projetée par un lampadaire urbain voisin, créant un effet de trompe-l’œil saisissant.

Cette fusion entre l’œuvre et son environnement révèle la précision millimétrée de l’intervention et la capacité de Banksy à dialoguer avec l’espace réel.


Conclusion : Banksy, lumière dans la pénombre urbaine

En offrant ce phare à Marseille, Banksy ne se contente pas de signer un pochoir. Il interroge la ville, sa poésie, sa brutalité, et le regard que l’on porte sur les choses. Il y insuffle une lumière fragile, certes, mais tenace qui continue de briller malgré les gestes absurdes ou hostiles.

Et à travers cette phrase, « I want to be what you saw in me », peut-être nous invite-t-il à mieux voir, à mieux espérer… ou tout simplement, à croire encore en ce que l’art peut révéler de nous-mêmes.


Infos pratiques

Emplacement : Rue Félix Frégier, 7e arrondissement de Marseille (quartier des Catalans)

Date de création : fin mai 2025


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