Aki Kuroda
Biographie
Aki Kuroda, de son vrai nom Akihiko Kuroda est né le 4 octobre 1944 à Kyoto au Japon. Son père était professeur d’économie à l’Université Dōshisha. Enfant unique, Aki Kuroda a grandi au sein d’une famille ouverte sur la culture occidentale et particulièrement sur la culture européenne.
C’est à l’âge de 3 ans qu’il commence à peindre, à quatre ans, il réalise déjà sa première peinture à l’huile. En 1970, il s’installe en France. En 1978, il obtient sa première exposition personnelle dans une Kunsthalle en Allemagne puis à la Galerie Maeght à Paris en 1980, cette même année, il participe à la Biennale de Paris. En 1994, il expose à la Biennale de Sao Paulo au Brésil.
En 1985, Aki Kuroda édite la revue Noise à laquelle Michel Serres et Jacques Derrida participent. Depuis 1992, le peintre conçoit des spectacles performances qu’il a baptisé "Cosmogarden", il mêle différentes formes artistiques au sein de ces spectacles vivants.
On peut également noter qu’Aki Kuroda a réalisé des peintures murales pour le Pôle universitaire Léonard de Vinci, la Maison de la culture du Japon à Paris, pour la ville de Paris, pour l’École nationale des douanes à Tourcoing et pour le café du Musée d’Art moderne et contemporain de Strasbourg.
Aki Kuroda est un artiste aux multiples facettes : en plus de la peinture, il réalise les décors du ballet Parade pour Angelin Preljocaj à l’Opéra de Paris et au Festival d’Avignon en 1993. Il a également collaboré avec des architectes comme Richard Rogers et Tadao Ando dans la réalisation de peintures en relief au Japon. L’art d’Aki Kuroda a aussi inspiré des écrivains connus : Marguerite Duras, Michel Foucault et Pascal Quignard.
Les tableaux du peintre japonais ont une matrice composée d’espaces et de chiffres. 1944 : l’année de sa naissance, - 270 : la température du cosmos profond, 300 000 : la vitesse de la lumière en km/s dans le vide. Aki Kuroda a donc conçu une table de loi chiffrée pour retranscrire le chaos des origines, tandis que l’espace s’organise en de multiples formes, des sphères, des puzzles, des labyrinthes, des champs fragmentés en une troisième et une quatrième dimension. De manière assez progressive, femmes, fleurs et mythes émergent et s’installent dans ses compositions.
Les chiffres nous ouvrent à un espace composé de lumière et de matière comme au commencement du temps et de la vie. Imaginaires, réels, irrationnels, entiers, décomposés, les chiffrent filent sur fond de nuit cosmique, leur dénominateur commun est le dénombrement qui avance comme un fil que l'œil déroule à l’infini. La complexité du cosmos de Aki Kuroda prend forme au travers de ses peintures, sans cadre, qui couple l’espace au temps et donne du mouvement.
Mais les tableaux ne sont qu’une partie des créations de l’artiste japonais. Photographies, sculptures, installations, spectacles complètent son espace de création où tout est jardin : le corps, la vie, la ville, le cosmos.
Ni japonais ni français, Aki Kuroda se considère déraciné, il ne cesse de repousser les limites des espaces qu’il crée au fil des années.